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Tout savoir sur l'Ambre


Étymologie de l'ambre

 
L'ambre était appelé par les Grecs êlektron (chose resplendissante), en raison de sa couleur : le soleil était, en effet, nommé poétiquement êlektor.
 
Le terme latin electrum ne s'applique qu'à l'alliage naturel or-argent, resplendissant, que les anciens Grecs désignaient aussi par êlektron.
 
Actuellement, les Grecs appellent l'ambre berenikis, par allusion à la blonde chevelure de Bérénice II (morte en 221 av. J.-C), mère de Ptolémée Philopator.
 
Les Latins le nommèrent glaesum et les Germains glesse (lumineux), d'où le mot allemand Glass qui désigne le verre, d'où encore la dénomination de certaines variétés d'ambre comme la glessite.
 
Succin, qui désignait l'ambre au siècle dernier, vient du latin succinum ou sucinum, lui-même issu de sucus, sève (ou suc), par allusion à l'origine de cette matière.
 
L'ambre doit son nom actuel et récent à l'arabe sanbar (les Arabes jouèrent un rôle important dans le commerce de l'ambre) et à sa propriété de s'enflammer facilement : ambre est à rapprocher d'une vieille racine « br », bruciare, brennen, qui a donné en allemand Bernstein, pierre qui brûle.
 
L'arabe anbar, qui désignait initialement les parfums à brûler (encens, ambre), pourrait aussi être un héritage hellénistique, de ambrosia, ambroisie, boisson et parfum des dieux.
 

Histoire de l'ambre

 
Connu dès les premiers temps de l'humanité et alors employé, du fait de son éclat, pour confectionner des objets rituels (disque solaire du Samland) et des amulettes (figurines de Juodkranté, ex-Schwarzort), l'ambre se rencontre dans des sépultures de l'âge du bronze, tant aux pays Baltes (tumuli des Estes, en Lituanie) qu'en Italie (tertres des Ombres, à Montale).
 
Lié à un courant commercial qui fait pénétrer la civilisation méditerranéenne vers le Nord en une quinzaine de siècles, il joua un rôle très important aux époques préhistoriques européennes.
 
L'ambre brut était récolté à l'embouchure du fleuve Éridan (Hérodote, V siècle av. J.-C), sur des îles de la mer Septentrionale (îles Electrides d'Aristote, IVe siècle av. J.-C). L'ambre brut aurait été échangé contre le bronze, l'ivoire et l'ambre travaillé.
 
Au temps de la civilisation étrusque, du XVe an VT siècle av. J.-C, l'une des routes del'ambre traversait les Alpes, passait par Halstatt, et suivait l'Oder ou l'Elbe ; la bourgade de Bernstein, au sud de Vienne, en Autriche, est certainement une étape sur la route orientale qui, par la Vistule et le Dniestr, gagnait la mer Noire.
 
Les Phéniciens prenaient livraison de l'ambre au port étrusque d'Adria ou au port grec de Massilia (Marseille) et le commercialisaient sur tout le Bassin méditerranéen : des échanges indirects s'effectuaient probablement entre l'ivoire d'Afrique et l'ambre du Nord notamment (les artistes étrusques ont réalisé des incrustations d'ambre et d'ivoire).
 
Plus tard, les pirates arabes jouèrent le rôle d'intermédiaires.
 
L'ambre était apprécié pour la parure : Homère raconte qu'un marin offrit un collier d'or et d'ambre à Eurymacas, nourrice d'Eumée, pour tenter de la séduire.
 
Les riches Romaines mêlaient l'ambre à leur blonde chevelure, décolorée à l'aide de décoctions de coing et de troène.
 
Néron complimentait Poppée en comparant sa chevelure à l'ambre.
 
Mais l'ambre était aussi recherché pour être brûlé comme encens, en l'honneur des dieux et des ancêtres, ou lors de festins.
 
Néron fit brûler dans des jeux du cirque des milliers de livres d'ambre qu'il s'était procurées à grands frais en organisant des expéditions vers la Baltique. Il est possible que des résines subactuelles (c'est-à-dire sécrétées par des arbres vivant aujourd'hui ou il y a quelques millénaires), les copals, aient été aussi utilisées à cette fin :
Pline parle de sacal, employé en Egypte comme encens ; à l'époque de Salomon, des résines actuelles auraient déjà été substituées à l'ambre.
 
Orientaux et Arabes apprécient toujours l'ambre en tant qu'encens.
 

Amulette et collier d'ambre bébé

 
L'ambre fut naturellement considéré aussi comme une amulette, peut-être du fait de ses propriétés électriques, d'où son nom lituanien, gintaras, protecteur.
 
La médecine moderne tend d'ailleurs à trouver bénéfique le champ électrique développé par le port de l'ambre.
 
Il lui fut aussi prêté la vertu de prévenir les maux de gorge.
 
À l'heure actuelle encore, il est habituel dans les pays méridionaux de faire porter aux bébés un collier d'ambre pour les préserver des rougeurs et des irritations dermiques.
 

Vertus curatives de l'ambre

 
Mais les vertus curatives de l'ambre ont été élargies dès le début de notre ère :
il guérissait fièvres et maladies, soignait la vue, les maux d'oreilles, les douleurs d'estomac...
 
Au XVIe siècle, Albert de Brandebourg, duc de Prusse, aurait adressé un morceau d'ambre à Martin Luther, qui souffrait de la pierre, en lui souhaitant que la bonne pierre chasse la mauvaise.
 

Légendes sur l'ambre

 
Le ramassage de l'ambre sur les côtes baltes est à l'origine de son nom finnois, merikivi, pierre de mer, et de diverses légendes.
 
Pour les anciens Baltes, la très jolie déesse des Sirènes, Juraté, fiancée au dieu des Eaux Patrimpas, habitait un palais d'ambre au fond de la mer ;
séduite par la beauté et le courage de Kastytis, humble pêcheur qui lançait ses filets aux frontières de son domaine, Juraté oublia tout et l'enleva en son palais ;
de colère, Perkunas, maître des dieux, lança sa foudre qui détruisit le palais de Juraté et tua Kastytis ;
condamnée à être enchaînée aux ruines de son palais, Juraté, battue par les vagues, gémit dans la tempête et pleure des larmes d'ambre limpide que la mer rejette sur la côte, mêlées aux algues et aux pierres d'ambre opacifié de son palais.
 
Pour les anciens Grecs, Hélios, dieu du Soleil, ayant accédé à l'imprudente requête de son fils Phaéton, lui permit de conduire le char solaire ;
mais, celui-ci, inexpérimenté et maladroit, perdit bientôt le contrôle de son attelage, et le char se renversa, enflammant les récoltes.
 
Déméter protesta vigoureusement en voyant brûler ses blés.
Alerté, Zeus, le maître des dieux, foudroya Phaéton et le précipita dans l'Éridan.
Les Héliades, ses sœurs, le pleurèrent tant et tant que, prenant pitié d'elles, les dieux les métamorphosèrent en peupliers sur les bords de l'Éridan ;
mais, inconsolables, elles pleurèrent encore, et les pleurs de ces arbres se transformèrent en ambre...
 
Les légendes associent souvent les larmes à la formation de l'ambre.
 
Sophocle (494 - 406 av.J.-C.) en fait les larmes solidifiées des sœurs du héros Méléagre changées en oiseaux, qui pleurent la mort de leur frère ; et, il y a peu de temps encore, les pêcheurs de la Baltique plongeaient pour y récolter les larmes des oiseaux de mer.
 
Pour les Chinois, l'ambre de Birmanie (Myanmar) est la pétrification de l'âme du tigre mort, aussi pensent-ils qu'il donne force et courage.
 

Formation et propriétés physiques de l'ambre

 
Dès Pline, l'origine végétale de l'ambre est connue et est déjà confirmée par les observations d'insectes pris au piège.
 
Les recherches actuelles, notamment de spectrométrie infrarouge, ont montré que les résines ultérieurement ambérisées ont été produites non seulement par des gymnospermes (conifères [araucarias, agathis] au Liban et en Nouvelle-Zélande ; araucarias, pins [Pinus succinifera], ifs, cyprès sur la Baltique), mais aussi par des angiospermes (arbres à fleurs, légumineuses [Hymenoea courbaril] en République dominicaine et au Mexique).
 
La polymérisation des résines naturelles en ambre n'est pas systématique : le processus, incomplètement élucidé, ferait intervenir la chaleur, la pression, l'environnement (tel le contact avec l'eau salée) et la durée (plusieurs millions d'années).
 
Chimiquement, l'ambre est une chaîne hydrocarbonée, qui comporte parfois de l'acide succinique, considéré comme un produit d'oxydation (mais cela n'est pas une caractéristique de l'ambre).
Il se dissout difficilement dans les solvants organiques, comme l'éther sulfurique.
L'ambre fond entre 250 et 300 °C et brûle avec une odeur aromatique.
 

Couleur de l'ambre

 
Sa couleur varie du jaune clair au brun rougeâtre (couleur « ambre »).
 
Il peut être absolument transparent et homogène ou comporter des couches successives.
 
Une forte accumulation de petites bulles le rend nuageux, opaque, parfois blanchâtre (il est alors moins apprécié).
 
L'ambre légèrement nuageux peut être clarifié par chauffage dans de l'huile de colza ;
toutefois, cette opération doit être conduite avec précautions pour éviter que les tensions internes alors développées ne le brisent.
 
La plupart des ambres ainsi clarifiés contiennent des éclatements internes dont l'aspect évoque celui d'une feuille de nénuphar dorée.
 
Sous la lumière noire, il est vivement fluorescent dans des tons blanc verdâtre à bleuté.
 
Les ambres, dont la fluorescence bleutée est visible à la lumière du jour (comme un effet de surface en lumière réfléchie), changent de couleur assez rapidement.
 
À la lumière du jour, la couleur de l'ambre fonce et passe en une dizaine d'années au rouge-grenat.
 
Il est possible de l'éclaircir en l'immergeant dans des produits chimiques convenables, comme la pyridine ; il est évidemment possible d'y faire pénétrer une teinture pour le rendre rougeâtre.
 
Placé pendant quelques semaines sous un rayonnement ultraviolet intense, l'ambre se détruit en une poussière blanche.
 

Densité de l'ambre

 
La densité de l'ambre est de l'ordre de 1,06 à 1,08, aussi flotte-t-il sur les eaux suffisamment salées.
 
Frotté avec un chiffon de laine, l'ambre attire poussières et fétus de paille, d'où son nom turc kehruba, voleur de paille.
 
Déjà connue des Grecs (Thaïes, Vir siècle av.J.-C), cette propriété fut dite électrique au XVIIIe siècle, rappelant le mot êlektron par lequel les Grecs désignaient l'ambre.
 
L'ambre est tendre (H ± 2,5), mais prend un très bon poli.
 
En vieillissant, il a tendance à se craqueler superficiellement par oxydation et dessèchement.
 
Son entretien consiste simplement à éviter l'oxydation, les égrisures (par exemple à l'aide d'une application de cire naturelle), les fortes chaleurs et les fortes lumières.
 

L'ambre fossilifère​

 
En dehors de son intérêt scientifique, l'ambre fossilifère est de plus en plus recherché commercialement.
 
Tous les musées de sciences de la nature possèdent des collections de tels fossiles.
 
La plus remarquable était celle de l'université de Kônigsberg (Kaliningrad), malheureusement dispersée lors de la dernière guerre.
 
Un ensemble de 11 000 belles pièces a cependant pu être sauvé par le docteur S. Ritzkowski, de Gôttingen.
 
D'intéressantes collections sont actuellement conservées au musée de l'ambre de Palanga (Lituanie), au musée des sciences de la terre de Varsovie (Pologne), au musée géologique de Copenhague (Danemark) et au musée des sciences de la terre de Stuttgart (Allemagne).
 
Les animaux, insectes, arachnides, mille-pattes, qui sont restés prisonniers de l'ambre ont pu être attirés par sa luminosité ou par son odeur, ou bien encore s'être posés accidentellement sur la résine fraîche.
 
Souvent, ils se sont débattus pour se libérer, et il arrive qu'ils y aient réussi en y laissant un membre.
 
Le vent a pu, bien sûr, plaquer des feuilles, du pollen, et des plumes, des écailles de reptiles ; des poils de mammifères ont pu aussi être arrachés lors du passage d'animaux près des coulées de résine.
 
L'abondance de la production de résine a bien vite enrobé l'animal prisonnier, mais parfois le temps fut suffisamment long pour que, déjà, des champignons se développent.
 
L'animal prisonnier a pu vider son tube digestif en sombrant dans l'ambre et cela permet d'étudier ses parasites, tels les vers nématodes des diptères ( mouches et moustiques). La résine est un excellent agent de fossilisation qui ne conserve souvent que les parties dures externes, mais, parfois, pénètre entièrement l'animal et préserve même ses parties molles, le momifiant totalement et permettant son étude comme s'il venait de mourir.
 
Du bois et des grains minéraux peuvent aussi se rencontrer dans l'ambre.
 
L'ambre de Saint-Domingue est généralement plus fossilifère que celui de la Baltique, le record absolu semblant être une teneur de 1 000 à 1 200 animaux dans un morceau de 4 x 3 x 2 cm.
 
Le fossile le plus grand, une libellule de 53 mm de long et de 60 mm d'envergure, fut trouvé dans l'île de Saint-Domingue ;
parmi les plus petits fossiles se comptent des guêpes miniatures de 0,5 mm de long, des larves de blattes et d'arachnides de 0,1 mm, des œufs de mouche et des grains de pollen de 0,02 mm observés dans le réceptacle d'une patte d'abeille.
 
Une grenouille totalement conservée, des scorpions, des fleurs y ont aussi été observés.
 
Après avoir déterminé des centaines d'espèces animales et végétales présentes dans l'ambre, les naturalistes tentent maintenant de préciser leurs éventuelles symbioses et leur parasitisme grâce aux rares morceaux fossiles qui le permettent.
 

L'ambre pressé et l'ambre fondu

 
Les petits morceaux d'ambre, qu'ils proviennent de déchets de taille ou de très petits morceaux naturels, peuvent être agglomérés sous pression, une fois amollis à 160 °C.
 
Mise au point en 1880, en Prusse, cette technique conduit à l'ambre pressé, dans lequel s'observent facilement les reliquats des morceaux originels, souvent plus foncés que leur pourtour, entourés de masses d'ambre fondu solidifiées.
 
La poussière d'ambre et les très petits morceaux peuvent être totalement fondus et moulés (notamment en fume-cigarette) ; cette production est l'ambre fondu.
 
Initialement nommées ambroïdes, ces fabrications étaient alors considérées comme des imitations par les autorités allemandes.
 
La nomenclature actuelle prête à confusion :
en effet, l'ambre naturel provient directement des gisements et n'a été travaillé que pour la bijouterie, alors que l'ambre fondu et l'ambre pressé sont le
plus souvent désignés sous le nom d'ambre véritable (et même uniquement sous ce nom en Allemagne : echter Bemstein).
 
De l'ambre opaque (osseux) est maintenant rendu transparent par traitement à la chaleur sous pression :
selon les conditions de traitement, il est parfaitement translucide et pur, ou peut contenir quelques éclats en nénuphars.
 
Avec des ajouts chimiques, il est coloré lors du traitement.
 
Un extrait de racine de certains arbres, mélangé à un peu d'ambre peut, par ce procédé, donner une matière dont les caractéristiques sont identiques à celle de l'ambre. Cet ambre synthétique ne peut guère être mis en évidence que par spectrométrie infrarouge.
 

Gisements d'ambre

 
En dehors de l'Afrique et de l'Antarctique, tous les continents recèlent de l'ambre qui date de toutes les époques géologiques, depuis le Carbonifère :
certains fossiles de cordaïtes et cycadophytes contiennent de très petites quantités de résine ambérisée, bien entendu alors non insectifère.
 
La quasi-totalité de l'ambre actuellement commercialisé provient de la Baltique, où il est d'âge oligomiocène (de 35 millions à 50 millions d'années), et de République dominicaine où il est d'âge oligocène à éocène (de 25 millions à 35 millions d'années).
 
Toutefois, d'autres provenances peuvent avoir un intérêt historique ou géologique.
 

Ambre de la Baltique

 
L'ambre de la Baltique fut la propriété exclusive des chevaliers Teutoniques après leur conquête de 1229-1237, puis devint celle du duc de Prusse lors de la constitution du duché par le margrave Albert d'Ansbach, dit de Brandebourg, en 1525, enfin celle du roi de Prusse.
 
Les lois de l'ambre étaient fort draconiennes :
interdiction de se promener sur les plages, mort par pendaison pour tout possesseur de moins de deux livres d'ambre brut, par le supplice de la roue pour deux livres et plus ;
en 1826, la ville de Kônigsberg (Kaliningrad) employait un bourreau à temps complet pour mettre à mort les contrebandiers de l'ambre.
 
Le droit régalien d'exploitation et de vente fut conféré à la maison Koehn von Jaski, de Dantzig (Gdansk), de 1533 à 1642, puis directement géré par le gouvernement prussien de 1642 à 1811, concédé au consortium Douglas de 1811 à 1837 ;
devenue libre en 1837, l'exploitation de l'ambre se concentra à partir de 1854 dans les mains de W Stantien, de Memel (actuelle Klaïpeda), avant de devenir en 1870 le monopole de la firme Stantien et Becker, monopole racheté en 1899 par l'Etat allemand.
La ville de Kônigsberg en était alors le principal centre de négoce.
 
Dès lors, 90 % de l'ambre récolté provint des exploitations souterraines atteignant 40 m de profondeur (notamment du puits Anna, foré en 1875 et en activité jusqu'en 1925) ;
il est extrait de la terre bleue, formation argileuse renfermant environ 2 kg d'ambre par mètre cube.
 
Des 500 t produites annuellement, 20 % seulement étaient utilisés en bijouterie, et 80 % fondus pour l'industrie chimique.
 
À partir de 1922, l'exploitation par carrières devint à nouveau prépondérante :
c'est, actuellement, la seule technique utilisée en Lituanie, où le front de taille atteint 1 200 m de longueur.
 

Utilisations de l'ambre

 
L'ambre fut utilisé en placages lors de la fabrication d'autels portatifs au Moyen Age.
 
Au XVIIIe siècle, l'une des salles du palais de Tsarskoïe Selo fut entièrement plaquée d'ambre ;
cette chambre d'ambre, saisie lors de l'occupation allemande en 1942, disparue en 1945, a été entièrement restaurée d'après les documents d'époque.
 
En 1886, le Trésor de France possédait une coupe d'ambre de 35 cm de hauteur et 17 cm de diamètre.
 
Ouvert en 1963 à Palanga (Lituanie), un musée de l'ambre rassemble les découvertes archéologiques faites sur la côte balte, et tout ce qui intéresse l'ambre balte.
 
Outre des parures (bracelets, pendants d'oreilles, colliers, broches), divers objets sont sculptés en ambre (bouddhas, objets d'art populaire indien, breloques).
 

Morceaux d'ambre célèbres

 
L'ambre insectifère, dans lequel sont inclus des fossiles d'animaux, fut recherché dès le XVIe siècle ;
en 1623, le pape Urbain VIII possédait un morceau d'ambre contenant trois abeilles.
 
Les morceaux d'ambre pesant plus d'une livre sont rares ;
Pline l'Ancien mentionne cependant un bloc de 13 livres, et Rodolphe II de Habsbourg aurait reçu un morceau d'ambre de 11 livres en 1576.
 
Il a été trouvé un morceau de 6 livres en 1848, et le Jutland aurait fourni des blocs de 27 et 30 livres.
 
Le musée d'histoire naturelle de Berlin possède un bloc de près de 20 livres (9,7 kg).
 
Le British Muséum expose, dans sa section histoire naturelle, un bloc d'ambre birman pesant 33 livres 10 onces (15,250 kg).
Un bloc de 34 livres fut découvert en Australie.
 
Le plus gros morceau d'ambre de couleur brun soutenu, découvert en mars 1979 en République dominicaine, pesait 18 livres.
 

Gemme d'aspect similaire : le copal

 
Le seul produit naturel similaire à l'ambre est le copal, du nahuatl copalli (langue précolombienne), encens sécrété par divers arbres à gomme :
Agathis australis ou arbre à gomme arabique, d'Afrique et de Nouvelle-Zélande, Tetradinis articulata ou sandarac, d'Australie, Hymenoea courbaril ou algarroba, d'Amérique du Sud.
 
Ces résines naturelles peuvent emprisonner, lors de leur formation, divers animaux et parties de végétaux.
 
Toutefois, le processus conduisant à leur transformation en ambre n'est pas arrivé à son terme faute d'une durée suffisante (1 million d'années au moins).
 
Aussi sont-elles facilement solubles dans des solvants organiques tel l'éther sulfurique ;
leur teinte est souvent plus jaune et plus crue que celle de l'ambre, leur dureté plus faible, leur température de fusion plus basse et elles prennent un moins bon poli.
 
Le copal subactuel (Quaternaire) se trouve en Amérique du Sud (Brésil, Colombie), en Nouvelle-Zélande (résine de kauri), en Afrique centrale (de la Sierra Leone au Zanzibar) et à Madagascar.
 
Des dépôts de copal sont également exploités à Cotui, entre les deux zones de gisements d'ambre de Saint-Domingue.
 
Il est possible que le copal ait été autrefois utilisé en guise d'ambre, notamment pour être brûlé (en Egypte, par exemple) ;
déjà sous Salomon, il a été, dit-on, frauduleusement proposé pour de l'ambre.
 
Le copal de Cotui est souvent présenté enrobé d'un composé plastifié qui le rend plus stable et moins égrisable.
 

Imitations de l'ambre

 
En dehors du verre de couleur jaune paille, les imitations d'ambre sont principalement des plastiques (résines artificielles).
 
A l'exception des polystyrènes, peu denses (1,05) et très facilement solubles dans les solvants organiques, toutes ces résines artificielles sont nettement plus denses que l'ambre (1,2 à 1,4 le plus souvent) ;
la Bakélite rouge a été particulièrement utilisée en Extrême-Orient pour imiter l'ambre birman.
 
Lors de leur fabrication, diverses inclusions peuvent être introduites dans les plastiques pour les rendre plus convaincants :
bulles, insectes morts (qui ne se sont pas débattus pour s'échapper), voire de petits morceaux d'ambre ou de copal (Bernite).
 
De telles fabrications ont aussi été réalisées à partir d'ambre et de copal. Dès le XVIIIe siècle, des insectes furent introduits dans des cavités creusées dans deux demi-morceaux d'ambre ressoudés ensuite.
 
Le copal fondu et alors rendu artificiellement insectifère est actuellement un substitut particulièrement convaincant de l'ambre fossilifère.
 

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